
Rencontre historique entre Tebboune, Kaïs Saïed et les dirigeants libyens. L'Algérie, au centre de la scène maghrébine
Rencontre trilatérale Algérie Tunisie Libye. Un moment décisif dans la stratégie géopolitique du Maghreb. Ce sommet de Tunis, consacre l'Algérie comme leader régional incontestable, œuvrant à la stabilité et à l'unité de l'Afrique du Nord. Avec un rôle de pivot régional, Alger renforce son influence tout en isolant davantage le Maroc sur la question du Sahara occidental. Ce coup de maître diplomatique est une réponse à la présence d'acteurs extérieurs déstabilisants, et à une tentative d'affirmer une souveraineté régionale face aux puissances étrangères.
GÉOPOLITIQUE


L'Algérie, unificateur d’un Maghreb en quête d'unité
Ce mini-sommet trilatéral s'inscrit dans une démarche plus large entreprise par le président algérien Abdelmadjid Tebboune fraichement élu pour un second mandat, pour revitaliser le Maghreb, affaibli par le gel de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Depuis plusieurs décennies, l’UMA est paralysée en raison des tensions entre l’Algérie et le Maroc, principalement autour de la question du Sahara occidental. Alors que Rabat cherche à obtenir un soutien international pour sa revendication sur ce territoire en intégrant des organisations comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) ou le Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’Algérie, elle, privilégie une approche régionale, fondée sur la coopération et la solidarité entre voisins maghrébins.
Le contraste est frappant. D’un côté, le Maroc se trouve de plus en plus isolé sur la scène régionale, accusé de vouloir instrumentaliser le dossier sahraoui pour ses propres intérêts géopolitiques. De l'autre, l’Algérie rassemble ses voisins, la Tunisie et la Libye, autour d’une vision commune de la stabilité, de la sécurité et de la prospérité économique. Le soutien indéfectible de l'Algérie à la cause sahraouie, ancré dans son engagement historique pour la décolonisation, met en évidence un fossé diplomatique entre Alger et Rabat, ce dernier ayant pris une direction solitaire et controversée.
La Libye et la Tunisie, partenaires naturels de l’Algérie
La réunion des dirigeants maghrébins à ce sommet revêt une importance géopolitique capitale. Pour la Tunisie, la crise politique et économique qui secoue le pays a nécessité un soutien régional solide, notamment de la part de l'Algérie. En réaffirmant que « la Tunisie ne tombera jamais », Tebboune ne se contente pas d'un soutien de façade, il inscrit ce partenariat dans une logique stratégique de long terme. Quant à la Libye, déchirée par une guerre civile alimentée par des ingérences extérieures, notamment des Émirats arabes unis, de la France, de la Turquie et d'Israël, cette rencontre trilatérale offre une chance unique de stabilisation. Alger se positionne comme médiateur incontournable dans le dossier libyen, œuvrant à contrer l’influence des puissances étrangères qui cherchent à diviser et à affaiblir la région.
L’implication croissante de certains acteurs extérieurs dans la déstabilisation du Sahel et de la Libye, à travers des soutiens militaires, économiques et politiques à des factions locales, met en péril la sécurité régionale. L'alliance franco-maroco-israélienne, couplée aux interventions des Émirats dans la région, vise à affaiblir l’influence de l'Algérie et de ses alliés en semant la discorde. En revanche, l’initiative algérienne de ce cadre de concertation avec la Tunisie et la Libye repose sur des principes de non-ingérence et de coopération pour trouver des solutions africaines aux problèmes africains, une stratégie largement saluée sur la scène internationale.
Le Sahara occidental, une fracture géopolitique qui façonne le leadership algérien
Le dossier du Sahara occidental constitue l'un des points de fracture les plus importants entre l’Algérie et le Maroc. Alors que ce dernier s'emploie à normaliser ses relations avec Israël et à s'intégrer dans des blocs extérieurs à la région nord-africaine, l'Algérie continue de défendre avec force la légitimité du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. En prenant la tête de ce projet de coopération maghrébine, l'Algérie affiche clairement sa volonté de proposer une alternative au statu quo politique actuel.
Ce leadership s’appuie sur un réseau solide de relations bilatérales, notamment avec le Niger et la Mauritanie. Les relations entre Alger et Nouakchott, particulièrement renforcées ces dernières années, sont un autre exemple de l’influence croissante de l’Algérie dans la région. Cette entente, surtout sur le plan économique et sécuritaire, pourrait bientôt inclure la Mauritanie dans le cadre de concertation algéro-tunisien-libyen, créant ainsi une alliance maghrébine élargie. Nouakchott, qui partage les préoccupations sécuritaires d’Alger face aux menaces terroristes au Sahel, voit en l’Algérie un partenaire stable et fiable.
L’Algérie, leader naturel d’une nouvelle dynamique maghrébine
En capitalisant sur ses relations privilégiées avec la Tunisie, la Libye et la Mauritanie, l’Algérie se positionne comme l'acteur clé d’une renaissance maghrébine. Ce rôle de leadership est renforcé par l'échec des initiatives marocaines à s'imposer dans la région, notamment en raison de ses choix géopolitiques controversés et de son alignement avec des puissances étrangères aux ambitions hégémoniques et impérialistes.
Pour l’Algérie, cette réunion trilatérale symbolise bien plus qu’une simple rencontre entre chefs d’État. Elle marque la création d’un nouveau cadre de coopération qui pourrait transformer durablement l'équilibre des forces au Maghreb et au-delà. L’ambition est claire : unifier la voix des pays maghrébins pour défendre leurs intérêts sur la scène internationale et offrir une alternative aux influences extérieures, qui ont souvent déstabilisé la région.
Cette posture de l’Algérie, à la fois comme stabilisateur régional et leader politique, ne manquera pas de susciter des réactions au niveau international. Les puissances occidentales et du Golfe, en particulier les Émirats, suivront avec attention l’évolution de cette nouvelle dynamique. Mais pour Alger, cette rencontre avec ses voisins maghrébins n'est que le début d'une série d'initiatives visant à redessiner les contours géopolitiques de l'Afrique du Nord.
En relançant le dialogue maghrébin et en se positionnant comme garant de la stabilité régionale, l'Algérie affirme son rôle de leader naturel dans une région en pleine mutation. Le succès de cette initiative pourrait avoir des répercussions bien au-delà des frontières du Maghreb, avec des implications majeures pour l'avenir de l'Afrique du Nord et du continent africain.
TRZ
Réunion informelle tripartite en marge du sommet du gaz à Alger
La première réunion consultative entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye, tenue à Tunis à l'invitation du président tunisien Kaïs Saïed, marque un tournant stratégique pour l’avenir du Maghreb. Ce sommet trilatéral, organisé dans un contexte de tensions géopolitiques régionales, propulse l’Algérie en position de leadership incontestable sur la scène nord-africaine. Pour Alger, cette rencontre est un véritable coup de maître, renforçant son rôle de pilier de la stabilité régionale, tout en soulignant l'isolement croissant du Maroc sur le dossier du Sahara occidental.


Première réunion consultative entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye, tenue à Tunis à l'invitation du président tunisien Kaïs Saïed,


